Situé dans la vallée de la Thur sur la commune de KRUTH (Haut Rhin), à 20 km de la Bresse, sur un piton granitique d’origine glaciaire, à une altitude de 670 m, le Schlossberg (la montagne du château) domine le lac de Kruth-Wildenstein de quelques 130 m.
L’histoire de ce château débute au Moyen-âge sur les terres dont a été dotée l’abbaye de Murbach qui englobe alors les vallées de Saint-Amarin et de Guebwiller.
Durant presque tout le 13ème siècle, la vallée de Saint-Amarin a été le théâtre de conflits entre les abbés de Murbach et leurs avoués (ou seigneur protecteur) les comtes de Ferrette. Ces derniers, turbulents voisins territoriaux, ne cessent de revendiquer des droits et fiefs (bien, droit ou revenu qu’un vassal tenait de son seigneur) à l’abbaye, parfois par la force. L’un des enjeux pour les Ferrette, est le contrôle de la vallée de Saint-Amarin et de sa route commerciale Metz – Bâle – Italie du Nord, dont ils détiennent le débouché à Thann.
En 1312, les relations s’apaisent. Le comte de Ferrette Ulrich III et l’abbé de Murbach, Conrad Von Stauffenberg signent successivement deux actes dont l’un, daté du 24 juillet 1312, concerne la vallée de Saint-Amarin, et dans lequel apparait pour la première fois le nom de Wildenstein. Le comte de Ferrette y est autorisé à construire un château, et à le céder en fief à son oncle Pierre de Bollwiller. De ce premier château nous ne savons pas grand-chose sinon qu’il est déjà en ruines en 1377, et qu’il le restera probablement jusqu’en 1536, année où l’abbé de Murbach rachète à Jean de Bollwiller, avec l’accord des Habsbourg, ses droits sur la haute vallée de la Thur ainsi que le château de Wildenstein.
L’abbaye de Murbach commence à reconstruire et restaurer le château pour mieux l’adapter à la guerre avec armes à feu, et y fait édifier une chapelle dédiée à La Sainte Croix. En 1552, à la suite des guerres entre le roi de France Henri II allié aux protestants, et l’empereur germanique et catholique Charles Quint, celui-ci demande à l’abbaye de Murbach de faire reconstruire entièrement le château afin d’en faire une forteresse de garnison contrôlant des cols vosgiens proches des risques d’incursions françaises. La reconstruction entreprise après 1536 se poursuit donc jusqu’en 1570.
C’est probablement à cette période que fut creusé le tunnel d’accès à la plate-forme sommitale.
Pendant la guerre de trente ans (1618-1648), l’abbaye de Murbach confie dans un premier temps le château aux troupes du Duc de lorraine Charles VI (allié des Habsbourg), puis demande son placement sous la protection du roi de France. Le château subit un premier siège à l’été 1634, mais ne recevant pas de secours, se rend aux Français alliés aux Suédois le 5 aout 1634. Au printemps suivant, il est repris par un coup de main de soldats lorrains. Un traité de neutralité est alors signé alors entre les français et les lorrains. Mais lorsque le roi de France apprend que le Duc de Lorraine y tient des rassemblements, le château est bombardé le 6 avril 1646, et détruit dans le mois qui suit.
A partir de 1693, les ruines serviront de carrière de matériaux pour la construction des habitations de la vallée.
Aujourd’hui le château appartient à la collectivité d’Alsace et est géré par le syndicat mixte du barrage de Kruth-Wildenstein, lequel confie depuis 2006 des travaux de consolidation à l’association de chantier d’insertion « patrimoine et Emploi »
L’accès au castel construit au XIV siècle se fait par un sentier balisé par le Club Vosgien (anneau vert). La distance est de 2,7 km pour un dénivelé 130 mètres. (Départ conseillé au niveau du Parc Acrobranche).Sur le sentier, 17 panneaux d’interprétation vous permettront d’en apprendre davantage sur le patrimoine historique et naturel du site et vous conduiront jusqu’aux ruines du château.