Les Feings et Feignes de La Bresse

Les Feings et Feignes de La Bresse

Lors de la période de confinement sanitaire en 2020, nous vous avions proposé un petit tour dans les prés de La Bresse, autant de lieux-dits dédiés aux anciens bressauds, à leurs habitations, à leur mode de vie.
Reprenant le fil, nous vous proposons dans les mois qui viennent de faire un petit tour parmi les lieux-dits figurant au cadastre napoléonien de 1835, encore empreint du mode de vie agro-pastoral des anciens bressauds. Nous commençons aujourd’hui par les feings et feignes de La Bresse, qui ont pris ces derniers jours leur manteau d’hiver..

De nos jours, on n’utilise plus guère que le vocable « feigne » pour désigner tous les lieux plus ou moins humides du territoire bressaud, qu’il s’agisse de prés fauchés ou pâturés, de marécages, de tourbières. Il n’en a pas toujours été ainsi, et nos ancêtres que leur activité agro-pastorale rendait beaucoup plus proches de la nature, savaient faire la différence entre un feing (ou faing) et une feigne (ou faigne). La différence est suffisamment marquée au cadastre napoléonien de 1835, auquel il est fait référence pour tous les noms de lieux-dits cités au présent article

Cette différence entre « feing » et « faing » est attestée par les érudits locaux dans leurs ouvrages respectifs : C.A FOURNIER (« les noms de lieux des Vosges » – dans les annales de la Société d’Emulation du département des Vosges – 1897) – Marc GEORGEL (« les noms de lieux-dits de l’arrondissement de Remiremont » – 1966) – Chanoine J. HINGRE (« Dictionnaire du Patois de La Bresse » – 1892). Si Hingre et Fournier passent assez vite sur la distinction, Georgel est beaucoup plus précis et affirmatif :

Alors que les feings (aussi orthographiés faings) sont des « prés humides, mais où le foin abonde et où il est de qualité, souvent faciles à exploiter et d’accès aisé, et jouissant d’une bonne exposition »
Les feignes ou faignes gardent bien le sens de milieux marécageux, tourbeux, agrémentés de « pétus » (= trous d’eau), et qui ne sont pas nécessairement exploités.

On distinguera donc le feing ou faing (nom masculin au sens de pré de bon rapport) et la feigne ou faigne (nom féminin désignant marécages et tourbières).

Dans la première catégorie, on trouvera donc au Brabant le Besonfaing (le petit pré) ; sur le versant d’en face on trouvera la Basse des Feings (le vallon des prés) ; dans la vallée du Chajoux, enserrés entre d’anciennes moraines vers le Pont Metty, le Faing Bologne (le pré du bouleau) et le Feing du chanvre (où l’on récoltait cette plante pour les fibres de sa tige ligneuse), et un plus en amont, à l’emplacement actuel du lac de barrage, le Faing de la Tenine  (essarts attachés à la ferme de la Tenine – photo aérienne de juillet 1935) ; au-dessus du Village on trouvera le Faing Canteuche (le pré de la chouette, animal ou sobriquet d’un(e) habitant(e) du lieu). On remarquera que ces endroits, pas spécialement marécageux et généralement bien exposés correspondent à la définition qu’en donne Georgel.

Dans la deuxième catégorie, on rangera les tourbières désormais répertoriées et protégées comme telles pour la particularité de leur flore et de leur faune, et aussi pour l’archivage pollinique sur plus de 10.000 ans qu’elles renferment. Les Feignes de Grande Basse, suite de clairières où serpentent les pistes de ski de fond en amont du Lac de Lispach, la Feigne du Bas Chitelet au pied du Hohneck, les Feignes du Régit, clairières tourbeuses entre les cirques de Machais et de Blanchemer, les Feignes des Champis et la Rouge Feigne, respectivement au nord et à l’est de la chaume du même nom, la Feigne de La Lande aujourd’hui noyée sous le lac de barrage qui a pris son nom, la Feigne de Machais au pied du Rainkopf.

Bien que réputées « milieux acides », à la végétation plutôt ligneuse et au fourrage de moindre qualité pour le bétail, ces feignes étaient autrefois fauchées par les marcaires qui y trouvaient un complément aux récoltes de foin. C’est peut-être en partie pour cela que ces feignes sont encore aujourd’hui des clairières que la forêt n’a pas encore colonisées.

 Entre ces deux catégories, on rangera quelques feignes qui ont pris à certaines époques, sans doute à force de drainage par rigoles appropriées, le caractère de feings, et où figuraient des exploitations agricoles de taille respectable (pour l’époque) : la feigne du Bas Chitelet (de l’alsacien schlichteli = petit ravin), cotée à la fin du 16ème siècle à 1 giste (soit 40 bêtes d’estive) et exploitée par les marcaires alsaciens venus du Val st Grégoire (vallée de Munster) ; et les Feignes-sous-Vologne où le cadastre de 1835 situe trois fermes dont les ruines sont encore partiellement visibles dans la végétation.

Les tourbières

Les tourbières

"La rentrée étant faite, nous reprenons le cours de nos publications mensuelles. Aujourd'hui, nous nous pencherons sur les origines des tourbières vosgiennes. "

La commune de La Bresse est dotée de plusieurs tourbières dont les plus connues sont celles de Lispach et de Machais.

Il faut remonter à plus de 10 000 ans pour comprendre l’origine de la plupart des tourbières vosgiennes. Les glaciers, en se retirant, ont creusé des cuvettes dans le granite, donnant naissance aux lacs glaciaires. Lorsque les eaux de surface rencontrent une résistance à leur écoulement, elles s’étalent et forment une étendue humide colonisée par différents végétaux adaptés à ce milieu donnant ainsi naissance à une tourbière.

L’évolution d’une tourbière passe par 5 phases : l’eau libre, le radeau flottant, le tremblant, le bombage et l’affaissement.
A : L’eau libre

Dans ces lacs mal drainés, l’eau paresse et dans ces eaux froides il n’y a presque rien qui pousse : des algues diatomées, des renoncules aquatiques… Ce sont des  oligotrophes (pauvres en éléments nutritifs).

B : Le radeau flottant

A partir de la rive un réseau flottant de plantes aquatiques (les Carex) s’avance en formant une ceinture végétale appelée touradon (accumulation d’une plante qui repousse à partir de ses racines et par-dessus les feuilles mortes en décomposition)

Dans ces étendues d’eau se développent des tapis de sphaignes qui sont des mousses sans racines pouvant absorber 30 fois leur poids en eau.

De couleur verte, orange ou rouge, ces mousses se reconnaissent par une « tête » en forme d’étoile. Les sphaignes libèrent dans le milieu des ions hydrogène, H+, qui contribuent à rendre le milieu acide et hostile à l’implantation de nombreuses espèces non adaptées. 
Dans ces conditions d’acidité, la décomposition de la matière organique est quasiment nulle, entrainant l’accumulation de végétaux morts qui forment la tourbe. 

C’est le point de départ d’une colonisation qui va former un tapis végétal non enraciné sur le fond mais fixé aux rives et progressant en surface. Peu à peu, des plantes à longs rhizomes vont venir consolider ce premier radeau. Il est appelé radeau flottant.

 C : Le tremblant ou tourbière flottante

La matière organique issue des plantes aquatiques se décompose mal dans l’eau froide, elle s’accumule. Peu à peu, le radeau s’épaissit et évolue sur l’eau libre. La végétation se transforme, elle se compose en grande partie de trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et de comaret (Comarum palustre), des plantes à rhizomes. Quelques sous-abrisseaux de petite taille tels que la canneberge (Vaccinium oxycoccos) et l’andromède (Andromeda polifolia) enrichissent ce tapis végétal. Plusieurs espèces spectaculaires, droséra (Drosera rotundifolia, une plante carnivore !), linaigrettes (Eriophorum spp.) et violette des marais (Viola palustris) viennent s’y ajouter. S’aventurer sur ces tremblants (peaux pour les bressauds…) peut être une expérience intéressante mais non sans danger car le radeau est fragile et peut se rompre sous la charge !

Peu à peu le radeau s’épaissit, grâce notamment à certaines sphaignes qui forment des coussinets piégeant l’eau atmosphérique. On a alors les tremblants ou radeaux flottants de « haut-marais ». C’est la période la plus productive de tourbe.

 
La Drosera
La Canneberge

De cette tourbière on peut retirer de la tourbe qui est un matériau combustible formé par la décomposition partielle des végétaux. Par endroits, l’homme exploite la tourbe pour ses besoins familiaux Elle contient 60% de carbone. Elle s’épaissit d’environ 4 à 5 cm par siècle !

D. Le bombage ou tourbière haut

Les sphaignes continuent à coloniser horizontalement et verticalement cet écosystème particulier jusqu’au comblement de la cuvette où se trouve la tourbière. Sous ce tapis végétal vivant, une matière brunâtre ou jaunâtre, imbibée d’eau s’accumule, c’est la tourbe. L’eau remonte par capillarité et le processus de turbification s’accentue. Une ou plusieurs buttes se forment alors puis augmentent de taille : c’est ce qu’on appelle le bombage.

 

La croissance de la tourbière devient alors centrifuge. La périphérie est encore en eau alors que la partie centrale s’assèche peu à peu. C’est ce qui explique pourquoi on trouve côte à côte
– des plantes hydrophytes (plante aquatique dont les organes assurant la multiplication passent l’hiver sous la surface de l’eau) et
– xérophytes (plante vivant dans des lieux secs ) (callune, genévrier).

La tourbière se « bombe » tellement que l’eau d’origine (celle de la mare) est maintenant à plusieurs mètres en dessous, inutilisée. Seule l’eau atmosphérique (pluie, neige, brouillard), plus acide, est utilisée par les plantes. Cette croissance s’arrête quand il n’y a plus d’eau libre.

A ce moment, toute la tourbe a été élaborée. On trouve de nombreuses espèces résistant mieux à ce léger assèchement superficiel : linaigrette engainée (Eriophorum vaginatum), myrtille aux loups (Vaccinium uliginosum), callune (Calluna vulgaris), bruyère quaternée (Erica tetralix), camarine noire (Empetrum nigrum)…

La Linaigrette
E. L’affaissement

Toute cette masse de tourbe se tasse, creusant des « gouilles » (mares) par endroits, la tourbière s’assèche lentement. A la surface du sol, plus sèche, la tourbe se décompose et se minéralise, attirant des plantes nouvelles : lichens (dont de nombreuses espèces de Cladonia), sphaignes des milieux plus secs, graminées cespiteuses formant de grosses touffes appelées touradons comme la molinie (Molinia caerulea), quelques arbres (bouleau, saules, épicéa), des Ericacées (callune, myrtille, airelle) et la camarine.

Conclusion :

Les tourbières jouent un rôle important dans la régulation du climat, car elles stockent de grandes quantités de carbone et sont des habitats essentiels pour de nombreuses espèces végétales et animales. Elles fournissent également des services écosystémiques tels que la filtration de l’eau et la régulation des inondations.

A l’échelle de la planète ces zones humides ne représentent que 3% de la surface mais elles stockent deux fois plus de carbone que l’ensemble des forêts.

 

Lac et barrage de Kruth Wildenstein

Lac et barrage de Kruth Wildenstein

 
Cet été en demi-teinte n’incite pas trop à la baignade dans les lacs de montagne… Malgré tout, rien n’empêche d’aller faire le tour du lac de barrage de Kruth, où nous emmène Roger Tesson, pour découvrir ou re-découvrir les origines de ce plan d’eau.
Bonne lecture à tous.
 
 

Le lac de Kruth-Wildenstein est un lac artificiel du versant Alsacien du massif des Vosges. Il se situe essentiellement dans le territoire de la commune de Kruth et une partie dans la commune de Fellering, mais également une petite partie amont sur le territoire de la commune de Wildenstein.

Le lac se trouve à une altitude de 545 mètres d’une surface de 81 ha en eau pleine, largeur maximale 520 mètres et de 2.1 km de longueur maximale et d’une profondeur maximale de 35 mètres d’un volume de 12 millions de m3. Coordonnées GPS 47° 57’ 20 N et 6° 57’ 20 E

Pourquoi avoir construit ce barrage : La Thur s’écoule dans l’une des plus attrayantes vallées du versant Alsacien des Vosges. Elle prend sa source au sud du Hohneck, dans le massif du Rainkopf, vers 1000m d’altitude.
Après avoir suivi un ancien sillon glaciaire, elle s’élargit progressivement jusqu’à la plaine d’Alsace et se jette dans l’Ill à l’aval de Mulhouse. De caractère torrentiel dans la partie supérieure de son cours, la Thur a un débit très irrégulier, des crues assez brusques d’intensité variable succèdent à des niveaux très bas.
Les manufacturiers de cette vallée se préoccupaient depuis longtemps de la création d’un vaste réservoir accumulant une partie des eaux de pluie et de fonte des neiges pour alimenter les usines en période sèche.

Dès 1861, réunis à l’hôtel de ville de Thann, ils demandaient qu’une étude soit entreprise. Un premier dossier était dressé peu après, mais des impératifs d’ordre économique, historique et technique ont différé la réalisation de cet important ouvrage.

L’idée de créer un réservoir au fond de la vallée de la Thur fut reprise vers 1950 et en 1954, le conseil général du haut Rhin confiait au service du génie rural le soin d’engager les études préliminaires à la construction d’un barrage pour atténuer les variations du débit de la rivière.

Il fut alors envisagé de régulariser le régime de la Thur de telle façon que son débit d’étiage mesuré à Willer-sur-Thur ne descende pas au-dessous de 3m /s pour répondre à la fois aux besoins industriels (eau de fabrication, dilution des eaux résiduaire), aux besoins des collectivités locales (réalimentation de la nappe pour l’alimentation en eau potable, évacuation des eaux usées, lutte contre l’incendie) et aux besoins agricoles (irrigation)

Simultanément pouvaient être atténuées les crues provenant du bassin versant (21km²) dont certaines ont eu par le passé des conséquences catastrophiques, notamment en 1947 et à un degré moindre en 1955.
En outre, la création d’une retenue dans cette région particulièrement pittoresque paraissait devoir présenter un intérêt certain sur le plan touristique.

Le barrage a été édifié entre 1959 et 1963 et la première mise en eau a été effectuée en 1964.

Ce barrage est de type « barrage poids sans noyau d’argile », est une construction très stable avec une proportion amont étanche en béton bitumineux constituée de quatre couches successives.

Un réaménagement complet de la zone : Pour la desserte de l’ouvrage et de ses abords, cinq kilomètres et demi de routes incorporées ultérieurement à la voirie départementale ont été construits, comportant de nombreuses traversées d’eau et sept ponts.

Le chemin départemental 13bis a dû être déplacé entre le col du Hof et l’entrée de Wildenstein sur une longueur de 1,8km de même que les lignes électriques et téléphonique qui ont été enterrées pour des raisons esthétiques.

Des travaux de reprise d’étanchéité ont débuté depuis 2019 et ne sont pas encore terminés en 2023 (coût près de 12 millions d’euros). Un barrage intermédiaire (photo ci-contre) fut créé pendant les travaux, il permet une régulation des eaux et une activité touristique sur la partie amont.

Le syndicat mixte « Rivières de Haute Alsace » assure pour la collectivité européenne d’Alsace la gestion et la maintenance du barrage et il est le plus important barrage du département du haut Rhin.

Partie Lac. Les principaux atouts du lac, dans un écrin de montagnes résident dans la beauté des paysages, la tranquillité et la gratuité du site, farniente, pique-nique, parc aventure, canoé, pédalo, VTT, baignades … Le site dispose de nombreux circuits de randonnées.

Randonnée autour du lac : 5,5 km (Source Visorando)

Une belle réalisation de nos amis baliseurs du Chajoux.

Une belle réalisation de nos amis baliseurs du Chajoux.

Aménagement du point de vue des Bioquets

Cet endroit nous offre un point de vue remarquable sur la vallée et sur le village de la Bresse. Sur la droite, on peut visualiser le col de Grosse Pierre, le site de la carrière avec en surplomb la piste de motos de la montée impossible et dans l’enfilade la cassure du col de la Croix des Moinats et les hauteurs du village de Cornimont. Sur la gauche, on retrouve en bas la vallée du Chajoux avec sur sa ligne de crête le pré du Haut Rouant, le pré Jacquot, les roches Beuty et en fond de regard les sites du Brabant et de la Roche de Minuit. En arrière-plan on aperçoit la ligne de crêtes des Champis avec en deuxième regard les sommets du Rainkopf, du Rothenbachkopf, de Batteriekopf et plus loin le Herrenberg.

Depuis un certain temps, l’idée d’aménagement de cet espace par l’équipe des baliseurs du Chajoux se précisait.


Une table de pique-nique orientée vers le village devrait pouvoir s’insérer dans le paysage. A la suite de l’approbation du projet par le comité, les travaux furent menés bon train. Après un sérieux débroussaillage et nettoyage l’espace devenait plus ouvert et l’idée de construire une table un peu originale était retenue. Dans l’équipe on aime ce qui sort de l’ordinaire et surtout se faire plaisir ! On se servira donc du gros tronc comme pied de table tandis que l’arbre restant traversera le plateau.

La mise à niveau du sol sous forme de plate-forme nous obligeait à construire quatre marches insérées dans un muret en pierres sèches. Quelques cailloux trouvés aux alentours, mais aussi en grande partie fournis, comme le concassé, par les services techniques de la commune furent disposés en arc de cercle sur plusieurs niveaux. Le concassé nivelé au râteau terminait la plate-forme. Tous ces matériaux ont été acheminés sur le sommet avec des brouettes à moteur car l’accès est impossible à tous véhicules.

La construction du plateau de la table était démarrée en atelier car il nous fallait des machines pour réaliser les coupes d’onglets et l’encastrement à mi-bois des chevrons. Après deux couches de lasure sur les planches composant le plateau, il nous restait à encastrer les chevrons sur le tronc. Travail délicat réalisé par notre spécialiste à la tronçonneuse sans abimer l’arbre restant accolé au tronc servant de pied de table. Les chevrons étant fixés bien sûr à la bonne hauteur et de niveau, il nous restait à visser les planches en réalisant la découpe pour le passage de l’arbre. Les bancs rustiques débités dans une bille de bois refendue en deux et assemblés sur des pieds en rondin sont ancrés dans le sol afin d’éviter leur déplacement.

L’ouvrage est terminé, il a mobilisé l’équipe des baliseurs du Chajoux avec beaucoup d’enthousiasme et toutes ses compétences, taille de pierres, menuiserie, façonnage à la tronçonneuse, confection de muret en pierres sèches, aménagement de la plate-forme, transport de matériaux, etc… Chacun a mis la main à la pâte quelle que soit sa spécialité.

Gageons que l’endroit restera propre et sans dégradation ainsi que son environnement pour que les randonneurs apprécient pleinement cet aménagement.

Hubert G. et toute l’équipe

La montagne des Bouchaux – le lac des corbeaux et Moyenmont.

La montagne des Bouchaux – le lac des corbeaux et Moyenmont.

Le Club Vosgien de La Bresse vous invite à cette belle randonnée panoramique sur la haute vallée de la Moselotte, le Lac des Corbeaux et le Moyenmont,avec quelques points de vue remarquables sur la vallée et le village de La Bresse, le cirque du Lac des Corbeaux.
(Itinéraire à éviter par temps d’orage….).
 

Protection du milieu naturel au sentier du tour de la Lande

Protection du milieu naturel au sentier
du tour de la Lande

En amont du lac de barrage de La Lande, en rive droite du ruisseau qui ne s’appelle pas encore la Moselotte, subsiste une partie de la tourbière noyée sous les eaux. Le sentier qui fait le tour du lac serpentait parmi ce milieu naturel exceptionnel. Soucieux de ne pas le détériorer, le club vosgien a pris le parti d’aménager, avec l’assentiment du Parc Naturel des Ballons des Vosges, un long ponton qui permet de “boucler” la partie amont de ce circuit.
Responsable de l’équipe baliseurs de Vologne, Jean-Marie nous raconte ci-après le remplacement complet, en plusieurs étapes, de ce passage de protection.”

En 2016, décision est prise de remplacer le platelage du Tour du barrage de La Lande, qui commence à montrer de sérieux signes de fatigue. La réalisation date de 2005. Les assises sur le sol de la tourbière sont réalisées par des rondins de sapin. Ces rondins supportent des longerons cylindriques, sur lesquels sont fixées les planches du cheminement.

L’opération va se dérouler en plusieurs tranches annuelles d’environ 8 à 10 m de longueur.

Année 2016 : les 8 premiers mètres, à l’entrée de la tourbière.

Ce sont les assises et les longerons qui sont le plus altérés, nous avons donc décidé d’assoir l’ensemble sur des parpaings ciment du commerce, pour supprimer le contact du bois avec le sol de la tourbière. Les bois de structure sont prévus en mélèze ou en douglas, non traité, car l’eau du barrage de La Lande est utilisée pour le réseau municipal d’eau potable.

La journée prévue pour la pose, le mardi 24 mai 2016, avec une météo mal choisie. Mais les bois étaient approvisionnés, il fallait y aller.

Démontage des anciens bois, pose des poutres sur les parpaings ciment

Fixation des planches sur les poutres

Années 2017 – 2018 – 2019 – 2020 – 2021 –   :

Cinq tranches successives sont nécessaires pour terminer, avec deux plateformes et deux bancs.
Nous avons changé de technique, il s’avère que les parpaings ciment ne conviennent pas pour cet usage, l’acidité du milieu les rends fragiles et ils cassent.
Nous nous sommes inspirés de la réalisation par la commune du sentier aménagé autour du Lac de Lispach.
Les parpaings sont remplacés par des piquets en acacia fichés dans la tourbe, sur lesquels on boulonne les deux poutres qui supportent les planches du cheminement.

 Pour chaque tranche, nous avons procédé de la manière suivante :

La commande des bois et fournitures nécessaires, a été faite en amont, courant de l’hiver précédent, afin d’être approvisionné en temps utile.

Jour J-1 :


démontage de la section de platelage à remplacer, et transport manuel des vieux bois en bordure de chemin accessible pour le camion.

Démontage et transport ne sont pas de tout repos

Les vieux bois sont prêts pour le chargement sur le camion de la commune, en direction de la déchetterie.

Jour J :

 

Au local, chargement des bois sur le camion, déchargement du camion sur site, chargement des vieux bois destinés à la déchetterie.

Le déchargement et l’approvisionnement sont faits à la main.

Plus c’est grand, plus on est nombreux

Mise en place des bois neufs :

 

 

 

 

D’abord , il faut prépositionner les poutres pour implanter la position des piquets d’acacia.

Ensuite des hommes forts à la masse doivent enfoncer les piquets jusqu’à refus.
A noter les moyens mis en œuvre : la caisse de vin (vide), qui sert de marche-pied pour surélever l’opérateur à la masse.

Le réglage des poutres doit se faire à la bonne hauteur.

Puis le perçage de l’ensemble, qui est au préalable maintenu par un serre-joint

Il convient ensuite d’ajuster la longueur du piquet.

On procède au découpage des planches à la longueur définie, et on commence la mise en place et la fixation sur les poutres

Finition plus fine de la largeur du chemin à la scie circulaire

Pour ces opérations, nous avons mis en oeuvre les moyens du club, outils divers, tronçonneuses, le groupe électrogène nous a permis d’utiliser le matériel électro-portatif , perçeuse, scie circulaire, possibilité de recharger les batteries des perceuses…

 

Ces journées ont contribué à de bons moments de convivialité, on a travaillé, on a pris le pique-nique du midi ensemble, et on a aussi eu de bonnes parties de rigolade.

Le sentier du tour du barrage de la Lande est balisé (anneau rouge).

Concert au profit des œuvres sociales du Kiwanis Club de Remiremont

Concert à l'Eglise Saint Laurent de La Bresse

Le Kiwanis Club du secteur de Remiremont organise un concert à la fin du mois au profit de ses œuvres sociales.

La recette « au chapeau » sera immédiatement et intégralement reversée à une famille du territoire dont l’enfant souffre de handicap, de maladie rare ou d’autisme.

Le Kiwanis vous remercie d’avance pour votre présence.

Le château du Wildenstein

Le château du Wildenstein

Le 19 avril dernier, une vingtaine de randonneurs du Club Vosgien de LA BRESSE a eu l’occasion de visiter la colline du Schlossberg dominant le lac-barrage de Kruth.
Roger TESSON nous résume ci-dessous l’histoire du château qui fut construit sur cette colline.
Allez donc y faire un tour : c’est pas loin, et vous ne serez pas déçus de revoir ce petit morceau de l’histoire du massif vosgien.

Situé dans la vallée de la Thur sur la commune de KRUTH (Haut Rhin), à 20 km de la Bresse, sur un piton granitique d’origine glaciaire, à une altitude de 670 m, le Schlossberg  (la montagne du château) domine le lac de Kruth-Wildenstein de quelques 130 m.

L’histoire de ce château débute au Moyen-âge sur les terres dont a été dotée l’abbaye de Murbach qui englobe alors les vallées de Saint-Amarin et de Guebwiller.
Durant presque tout le 13ème siècle, la vallée de Saint-Amarin a été le théâtre de conflits entre les abbés de Murbach et leurs avoués (ou seigneur protecteur) les comtes de Ferrette. Ces derniers, turbulents voisins territoriaux, ne cessent de revendiquer des droits et fiefs (bien, droit ou revenu qu’un vassal tenait de son seigneur) à l’abbaye, parfois par la force. L’un des enjeux pour les Ferrette, est le contrôle de la vallée de Saint-Amarin et de sa route commerciale Metz – Bâle – Italie du Nord, dont ils détiennent le débouché à Thann.

En 1312, les relations s’apaisent. Le comte de Ferrette Ulrich III et l’abbé de Murbach, Conrad Von Stauffenberg signent successivement deux actes dont l’un, daté du 24 juillet 1312, concerne la vallée de Saint-Amarin, et dans lequel apparait pour la première fois le nom de Wildenstein. Le comte de Ferrette y est autorisé à construire un château, et à le céder en fief à son oncle Pierre de Bollwiller.  De ce premier château nous ne savons pas grand-chose sinon qu’il est déjà en ruines en 1377, et qu’il le restera probablement jusqu’en 1536, année où l’abbé de Murbach rachète à Jean de Bollwiller, avec l’accord des Habsbourg, ses droits sur la haute vallée de la Thur ainsi que le château de Wildenstein.

L’abbaye de Murbach commence à reconstruire et restaurer le château pour mieux l’adapter à la guerre avec armes à feu, et y fait édifier une chapelle dédiée à La Sainte Croix. En 1552, à la suite des guerres entre le roi de France Henri II allié aux protestants, et l’empereur germanique et catholique Charles Quint, celui-ci demande à l’abbaye de Murbach de faire reconstruire entièrement le château afin d’en faire une forteresse de garnison contrôlant des cols vosgiens proches des risques d’incursions françaises. La reconstruction entreprise après 1536 se poursuit donc jusqu’en 1570.

C’est probablement à cette période que fut creusé le tunnel d’accès à la plate-forme sommitale.

Pendant la guerre de trente ans (1618-1648), l’abbaye de Murbach confie dans un premier temps le château aux troupes du Duc de lorraine Charles VI (allié des Habsbourg), puis demande son placement sous la protection du roi de France. Le château subit un premier siège à l’été 1634, mais ne recevant pas de secours, se rend aux Français alliés aux Suédois le 5 aout 1634. Au printemps suivant, il est repris par un coup de main de soldats lorrains. Un traité de neutralité est alors signé alors entre les français et les lorrains. Mais lorsque le roi de France apprend que le Duc de Lorraine y tient des rassemblements, le château est bombardé le 6 avril 1646, et détruit dans le mois qui suit.

A partir de 1693, les ruines serviront de carrière de matériaux pour la construction des habitations de la vallée.

Aujourd’hui le château appartient à la collectivité d’Alsace et est géré par le syndicat mixte du barrage de Kruth-Wildenstein, lequel confie depuis 2006 des travaux de consolidation à l’association de chantier d’insertion « patrimoine et Emploi »

Vue sur la vallée depuis les vestiges du château

L’accès au castel construit au XIV siècle se fait par un sentier balisé par le Club Vosgien (anneau vert). La distance est de 2,7 km pour un dénivelé 130 mètres.  (Départ conseillé au niveau du Parc Acrobranche).Sur le sentier, 17 panneaux d’interprétation vous permettront d’en apprendre davantage sur le patrimoine historique et naturel du site et vous conduiront jusqu’aux ruines du château.